Il semble aux premiers abords qu’il peut être difficile de différencier ces deux mots. La procrastination et la fainéantise peuvent effectivement être confondues car elles impliquent un manque de motivation *1. Mais c’est là que s’arrête leur similitude et je t’explique tout cela ici👇🏻.
La procrastination est définie comme le fait de remettre une tâche ou décision plus tard et en faveur d’une autre. Quant à la fainéantise, elle est décrite comme étant la volonté de ne rien faire. *2 *3
Cela veut dire que tu procrastines quand :
- Tu as une tâche à accomplir
- Tu as le temps pour le faire
- Tu remplaces la tâche à accomplir par une autre chose
Cela veut dire que tu es fainéant quand :
- Tu souhaites éviter de travailler
- Tu ne veux rien faire
- Et que tu ne fais rien
Tu peux maintenant déterminer la différence entre ces deux termes avec les informations du dessus ou bien lire la suite de l’article où nous verrons ensemble :
- La définition approfondie des deux termes
- Comment les reconnaître
- Comment les différencier
C’est parti ☀️
La procrastination
D’après le site web le Larousse *4, le mot procrastination vient du latin procrastinatio et de cras qui se traduisent par ajournement et demain.
Procrastiner c’est donc de remettre les choses au lendemain. Une étude rejoint cette définition en décrivant la procrastination comme “une tendance comportementale à retarder ce qui est nécessaire à la réalisation de l’objectif…”
Un point important à retenir de la procrastination, c’est donc le fait qu’il y ait une volonté d’éviter une tâche ou une décision précise *5. Notre comportement changerait alors pour retarder au maximum ce qui est nécessaire à la réalisation de la tâche. On s’auto-sabote consciemment en bref.
Quelqu’un qui procrastine peut donc être actif ou pas, tant que cela n’a pas de rapport avec la tâche pour laquelle elle procrastine. C’est par exemple pour ça que l’on peut voir des cas sur les réseaux sociaux de personnes qui décident de nettoyer tout d’un coup leur appartement au lieu de réviser leur examen.
Comment reconnaître la procrastination ?
La procrastination s’apparente souvent à un sentiment de culpabilité et parfois de honte *6. La personne en proie à celle-ci se donne l’impression que toutes autres tâches à celle qu’elle doit réaliser sont beaucoup plus importantes. Procrastiner, c’est éviter ce que l’on doit faire d’important. On l’utilise comme une technique pour ne pas que l’on se confronte concrètement à la tâche.
À retenir : On reconnaît la procrastination au fait que l’individu évite une tâche ou décision importante à faire.
La fainéantise
D’après le site figaro *7, le mot fainéantise serait né au début du 14ème siècle et proviendrait de “la contraction de la forme verbale « fait » et « néant ».” En bref, c’est celui qui ne fait rien, qui fait “néant”. Le dictionnaire de l’Académie française *8 rajoute à cette définition le fait de fuir et refuser l’effort. Quant au site L’internaute, il joint que la fainéantise est rapprochée du terme paresse.
On le voit alors, contrairement à la procrastination, la fainéantise ne possède pas cette dimension d’importance; quand on est fainéant, on veut globalement ne rien faire. Nous ne sommes pas en train de retarder ce qui est inévitable mais avons décidé que nous n’allions rien faire ou effectuer le minimum possible.
Comment reconnaître la fainéantise ?
Pour reconnaître la fainéantise, voici ces symptômes :
- Ne rien faire
- Fuir et refuser l’effort
- Se complaire dans la paresse
La procrastination s’accompagne souvent d’un sentiment de culpabilité, voire de honte qu’une personne fainéante ne ressentira pas. Au contraire même, la personne fainéante se complaît dans sa situation.
→ Le fainéant choisit, le-la procrastinateur-trice subit la paresse de son cerveau.
D’après une étude *9, éviter un comportement sédentaire nécessitera plus d’énergie que d’éviter une activité physique. Traduction : Le cerveau fournit moins d’effort quand tu choisis de ne rien faire qu’à l’inverse. Pour vulgariser un peu, ton cerveau est paresseux et est attiré vers elle. Il y a donc une cause neurologique qui expliquerait pourquoi nous tombons souvent dans la procrastination, la fainéantise et la paresse.
Comment différencier la procrastination et la fainéantise ?
Pour différencier les deux termes, je te propose l’exemple ci-dessous:
Des étudiants ont un devoir à rendre pour le lendemain. Alors qu’ils devraient travailler dessus, ils décident de nettoyer leur appartement à la place. Choses qui ne font jamais d’ailleurs.
Le jour d’après, les étudiants ont rendu in extremis leurs devoirs. Après l’effort d’avoir rédigé leurs devoirs jusqu’à 3h du matin la veille, ils décident de ne faire que le minimum possible et de ne pas travailler. À quoi bon puisqu’il n’y a plus de notation. Ils sont alors perçus comme fainéants, surtout depuis la perspective du professeur.
→ Ils ont remplacé la tâche qui était importante pour eux, c-à-d le devoir, par une autre tâche moins importante, le ménage. Dans ce cas-là, on peut dire qu’ils procrastinaient.
→ Une fois en cours, ils n’ont pas décidé d’éviter une tâche ou une décision mais on fait le choix de produire le minimum. Là on peut dire qu’ils étaient fainéants.
Side note: Attention la fainéantise dans ce cas-là est choisie mais il peut arriver que l’on considère quelqu’un de fainéant sans comprendre qu’il se cache peut-être un trouble derrière ce comportement. Il se pourrait que la personne ait de la peine à suivre, souffre d’un trouble qui lui fait paraître fainéant ou a tout simplement décidé de mettre ses priorités ailleurs. Avant de définir quelqu’un comme fainéant et de le traiter de la sorte, il peut être intéressant de comprendre pourquoi la personne agit ainsi et d’investiguer la source !
Conclusion
Pour conclure, nous avons vu que la procrastination, c’est le fait de remettre une décision ou tâche important à plus tard. Le fait de faire cela peut engendrer un sentiment de culpabilité et de honte que les personnes fainéantes ne ressentent pas. La fainéantise est définie comme le fait de fuir et refuser l’effort, de vouloir l’inaction et de se complaire dans la paresse.
Je te remercie d’avoir lu cet article, merci 🙏🏻
Références
- Bsaikrishna. (2016, 09 février), The Psychology of Laziness, Procrastination and Idleness, brandalyzer, https://bit.ly/3BLDPqt
- Milgram, N. (N., Mey-Tal, G., & Levison, Y. (1998). Procrastination, generalized or specific, in college students and their parents. Personality and Individual Differences, 25(2), 297–316. https://doi.org/10.1016/s0191-8869(98)00044-0
- https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/faineantise/
- https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/procrastination/64091
- Pourabdol, S., Sobhi-Gharamaleki, N., & Abbasi, M. (2015). A comparison of academic procrastination and academic vitality in students with and without specific learning disorder. Journal of learning disabilities, 4 (3), 22-38.
- Steel, P., Brothen, T., & Wambach, C. (2001). Procrastination and personality, performance, and mood. In Personality and Individual Differences (Vol. 30, Issue 1, p. 95‑106). Elsevier BV. https://doi.org/10.1016/s0191-8869(00)00013-1
- https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2017/09/11/37002-20170911ARTFIG00105-d-o-vient-le-mot-faineant.php#:~:text=Le fainéant est littéralement celui, inactif » « paresser ».
- Scheler, A. (n.d.). A. Schnée (Ed.), Dictionnaire d’étymologie française d’après les résultats de la science moderne (pp. 130–130). l’Université du Michigan. https://bit.ly/3BjmfbX
- Cheval, B., Tipura, E., Burra, N., Frossard, J., Chanal, J., Orsholits, D., Radel, R., & Boisgontier, M. P. (2018). Avoiding sedentary behaviors requires more cortical resources than avoiding physical activity: An EEG study. Neuropsychologia, 119, 68–80. https://doi.org/10.1016/j.neuropsychologia.2018.07.029
- Karimi Moonaghi, H., Baloochi Beydokhti, T. (2017). ‘Academic procrastination and its characteristics: A Narrative Review’, Future of Medical Education Journal , 7(2), pp. 43-50. doi: 10.22038/fmej.2017.9049